BREXIT: QUELLES CONSéQUENCES APRèS LE TRIOMPHE DES TRAVAILLISTES AUX éLECTIONS BRITANNIQUES?

Une victoire écrasante. Comme attendu, le parti travailliste a remporté haut la main les élections générales organisées jeudi 4 juillet. Le Labour et son leader Keir Starmer devront désormais répondre à une aspiration considérable au changement dans un pays confronté à l'envolée des prix et à une crise des services publics.

Le nouveau Premier ministre aura aussi la tâche de réconcilier un Royaume déchiré par le Brexit qui a laissé des plaies qui peinent encore à cicatriser. Selon les sondages, la plupart des Britanniques pensent aujourd'hui que la sortie de l'UE, synonyme de paperasses et coûts supplémentaires pour les entreprises, était une erreur. Et ceux qui continuent de le défendre estiment généralement qu'il n'a pas été bien mis en oeuvre par le gouvernement conservateur.

Thème majeur des législatives de 2019, le Brexit était pourtant quasi-absent de la campagne 2024. Le parti conservateur, qui n'avait que des coups à prendre, a préféré mettre le sujet sous le tapis. De son côté, les travaillistes conscients d'être face à un sujet sensible se sont concentrés sur les premières préoccupations des Britanniques comme le pouvoir d'achat ou les listes d'attente dans le système public de santé.

Pas de retour dans l'UE, mais une volonté de négocier de nouveaux accords

Le futur Premier ministre Keir Starmer avait initialement soutenu le maintien dans l'UE et appelé un temps à un second vote sur le Brexit. Mais les travaillistes excluent désormais de réintégrer le marché unique européen et de revenir à l'union douanière ou à la libre-circulation, de peur de faire renaître de profondes divisions. Mercredi, Keir Starmer a d'ailleurs déclaré qu'il ne pensait pas revoir le Royaume-Uni dans l'UE "de son vivant".

Il a toutefois réitéré sa volonté de parvenir à de meilleurs accords commerciaux avec l'UE dans certains secteurs, comme l'indique le Guardian:

"Je pense que nous pourrions obtenir un meilleur accord que l’accord bâclé que nous avons obtenu sous Boris Johnson sur le front commercial, dans la recherche et le développement et sur la sécurité", a-t-il déclaré.

L'Union européenne ne semble toutefois pas être encline à rouvrir le dossier du Brexit à court terme. "Le Royaume-Uni n’est tout simplement pas dans l’esprit des gens. Nous avons deux guerres en cours, la réouverture des négociations sur le Brexit nécessiterait beaucoup de capital politique et absorberait beaucoup de ressources ici à Bruxelles", a déclaré dans le quotidien britannique une source bien placée à la Commission européenne.

D'autres sources à Bruxelles ont également indiqué qu'une renégociation ne pourra se fera pas sans contrepartie: "Si on nous demande de faire un cadeau au Royaume-Uni, la question sera de savoir ce que nous obtiendrons en échange", a indiqué un haut diplomate de l'UE.

2024-07-05T08:25:05Z dg43tfdfdgfd