ESPAGNE: UN MINISTRE NOMMé BANQUIER CENTRAL DéCLENCHE UNE FRONDE

À Madrid

Il a le CV presque parfait. Une expérience à la Banque d’Espagne, puis à la Banque centrale européenne (BCE). Un passage au service d’études de la banque BBVA, plusieurs années à la Banque des règlements internationaux (BRI) et la présidence de l’Autorité indépendante de responsabilité fiscale, chargée de veiller à la bonne tenue des comptes publics. Ses collaborateurs, mais aussi ses adversaires politiques, reconnaissent ses qualités professionnelles d’économiste et sa disposition au dialogue.

Pour le poste de gouverneur de la Banque d’Espagne, José Luis Escriva n’a qu’un défaut : il est ministre de Pedro Sanchez depuis 2020. Actuellement en charge de la Transformation numérique et de la Fonction publique, Escriva était auparavant ministre de la Sécurité sociale. Difficile, dans ces conditions, d’incarner l’indépendance dont doit se prévaloir la Banque d’Espagne. C’est en effet délicat d’évaluer avec objectivité la politique économique d’un gouvernement dont on vient de sortir.

Sa désignation a suscité les foudres immédiates de l’opposition et le malaise du secteur. « L’indépendance de la Banque d’Espagne est compromise, dénonçait ce mercredi la secrétaire générale du Parti populaire (PP, droite), Cuca Gamarra. On ne peut être ministre le jour et gouverneur la nuit », a-t-elle ajouté, s’indignant d’« une nouvelle colonisation » d’un organisme autonome par un fidèle de Sanchez. Le PP renonce à la tradition qui veut que le principal parti de l’opposition propose le candidat au poste de sous-gouverneur.

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