LéGISLATIVES : FACE AUX CRAINTES DE « DéBORDEMENTS », 30.000 POLICIERS ET GENDARMES MOBILISéS POUR LE SECOND TOUR

Gérald Darmanin redoute « des débordements dimanche ». Invité de BFMTV-RMC ce vendredi matin, le ministre de l'Intérieur a affirmé avoir demandé au préfet de police Laurent Nunez d'interdire le rassemblement prévu dimanche à 20 heures devant l'Assemblée nationale à l'appel du collectif « Action Antifasciste Paris-Banlieue ». Le locataire de Beauvau anticipe « des débordements qui viennent plutôt de l'ultragauche, quand on voit ceux qui annoncent cette manifestation ».

Gérald Darmanin redoute « d'autres débordements possibles dans certaines villes que l'on connaît bien, à Paris mais aussi à Lyon, à Rennes, à Nantes, là où il y a des foyers d'ultradroite ou d'ultragauche ». Le ministre de l'Intérieur annonce avoir « prédisposé, avec l'ensemble des préfets - puisque j'ai tenu une réunion cette semaine -, 30.000 policiers et gendarmes, dont 5.000 à Paris et sa banlieue pour que ces résultats, quels qu'ils soient, soient respectés par l'ensemble du peuple français ».

Les forces de l'ordre se préparent

Laurent Nunez avait déjà assuré le 26 juin que les forces de l'ordre se préparaient à gérer d'éventuels troubles à l'ordre public à l'issue des élections législatives. « On se prépare à gérer toutes les configurations. On peut avoir des manifestations de voie publique qui peuvent dégénérer. On s'y prépare », avait-il expliqué sur France Inter.

Le préfet de police avait rappelé que le soir des élections européennes, il y avait eu à Paris « des manifestations » suivies de « déambulations sauvages où il a fallu faire intervenir la force pour éviter des dégradations ». « Les manifestations elles-mêmes n'ont pas entraîné de troubles à l'ordre public », avait insisté Laurent Nunez.

Quant à l'hypothèse d'une persistance de troubles politiques durant les JO, notamment lors de la cérémonie d'ouverture le 26 juillet, le préfet de police avait rappelé qu'« un effectif conséquent (de forces de l'ordre) » serait déployé en Ile-de-France : « 45.000 policiers et gendarmes, sans compter les 10.000 militaires de l'opération Sentinelle ».

« 51 candidats, suppléants ou militants agressés physiquement »

Gérald Darmanin a par ailleurs indiqué sur BFMTV-RMC ce vendredi que quelque « 51 candidats, suppléants ou militants » avaient été « agressés physiquement » ces derniers jours pendant la campagne pour le second tour. Dans un pays au climat politique tendu que le ministre a décrit comme « une France à vif », les forces de l'ordre ont procédé à « plus d'une trentaine d'interpellations » en lien avec ces violences.

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S'il est encore « un peu tôt pour faire un profil-type » des agresseurs, Gérald Darmanin a évoqué la présence parmi eux de « gens spontanément énervés » ou de « militants politiques d'ultragauche ou d'ultradroite ».

De nombreux incidents violents ont été recensés depuis le premier tour des élections législatives anticipées, où le Rassemblement national est arrivé largement en tête, devant la coalition de gauche du Nouveau Front populaire et la majorité présidentielle.

Jeudi, le parquet de Nanterre a ouvert une enquête pour « violences commises en réunion sur un élu public », après l'agression mercredi à Meudon (Hauts-de-Seine) de la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot et de son équipe lors d'une opération de collage d'affiches électorales.

Un militant d'Horizons agressé alors qu'il collait des affiches

Le même jour, un membre de l'équipe de campagne de Thomas Mesnier, porte-parole d'Horizons en lice dans la 1ère circonscription de Charente, a été agressé tandis qu'il collait des affiches avant le premier tour des législatives, a annoncé le candidat.

« Un jeune militant de mon équipe a fait l'objet d'une violente agression vendredi dernier. Il a déposé plainte. La police est en train d'enquêter et la justice passera », a-t-il relaté sur Facebook en apportant parallèlement son soutien à Prisca Thévenot.

La veille, la candidate RN dans la 3e circonscription de Savoie, Marie Dauchy, a porté plainte après avoir été violemment prise à partie par un commerçant sur un marché, a-t-on appris de sources concordantes. « Violemment agressée ce matin sur le marché de La Rochette, je suspends ma campagne », a-t-elle annoncé sur X et Facebook.

L'homme mis en cause, qui s'est spontanément présenté à la gendarmerie en début d'après-midi, a été placé en garde à vue « pour menaces de mort réitérées, injures et violences contraventionnelles », a indiqué le procureur de Chambéry Pierre-Yves Michau dans un communiqué. Une enquête est ouverte.

(Avec AFP)

2024-07-05T10:22:05Z dg43tfdfdgfd