PRêTE à êTRE PREMIèRE MINISTRE, LAURENCE TUBIANA VEUT "ABROGER" LA RéFORME DES RETRAITES OU "LA GELER"

Laurence Tubiana, envisagée par une partie du Nouveau Front populaire pour le représenter à Matignon, s'est dite prête à devenir Première ministre, bien décidée à "arracher" des mesures de gauche pour répondre à "l'urgence sociale", dans un entretien accordé jeudi à l'AFP.

"Je ne demande rien, mais c'est le moment de l'engagement et cela me correspond", indique l'architecte de l'accord de Paris sur le climat.

Son nom a été proposé par les socialistes, acceptée par les communistes et les Écologistes, mais rejeté par les Insoumis qui la trouvent trop modérée.

"On a une boussole, une ambition"

"Même si le Nouveau Front populaire (NFP) n'a pas gagné la majorité absolue, il a obtenu un succès qui répond à l'urgence sociale et écologique", analyse celle qui fut choisie sous François Hollande pour mener l'équipe de négociation française à la COP21.

"C'est donc une politique de gauche qu'il faut faire et non pas chercher un barycentre", comme le prétend le camp présidentiel, défend cette négociatrice chevronnée, qui doit désormais réussir l'exploit d'unir le NFP derrière elle.

"On a une boussole, une ambition, les électeurs l'ont indiqué: le programme du Nouveau Front populaire", martèle-t-elle.

Le futur gouvernement devra rétablir la "justice fiscale", assurer "la relance du dialogue social sur les salaires" et remettre à plat la réforme des retraites.

"Il faut abroger la réforme, la geler, tout ce qu'on veut, mais on ne l'applique pas", estime Laurence Tubiana.

Il y a une grande majorité à l'Assemblée pour changer de cap

"Sur les retraites, il y a une grande majorité à l'Assemblée pour changer de cap, parce que c'était trop brutal. Le gouvernement n'a pas voulu entendre tous les gens qui ont défilé pendant des semaines", estime Laurence Tubiana.

"Et on relance le dialogue social parce que des choses ont été complètement oubliées, comme la pénibilité. Il faudra également abroger la loi immigration", poursuit-elle.

"Ensuite, on a un problème avec l'accès aux services publics, notamment les déserts médicaux. Ça pose la question des gens qui sont isolés, parce que je suis obsédée par tous ces gens qui ont voté pour le Rassemblement national. Il faut aller en chercher certains parce qu'ils sont en colère, ils pensent qu'on ne s'occupe pas d'eux. Les gilets jaunes, c'était aussi ça."

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