"À CE JOUR IL N'Y A RIEN": LE PATRON DE LIDL TACLE LES INDUSTRIELS QUI TRAîNENT à RENéGOCIER LES PRIX

L'inflation est bien partie pour baisser. Après 18 mois de hausse quasi continue, la flambée des prix semble enfin marquer le pas. Un refroidissement qui est principalement du à l'accalmie sur les prix de l'énergie. Mais le reflux va-t-il bientôt concerner nos courses alimentaires?

Alors que les 75 plus grandes marques de consommation se sont engagées à renégocier à la baisse leurs prix avec la grande distribution, certains doutent de l'efficacité de cette démarche.

C'est le cas du patron de Lidl, invité ce lundi sur BFM Business, qui ne constate pas un fort engouement des groupes agroalimentaires pour baisser leurs prix.

"Pour les grandes marques et les fameuses 75 plus grandes d'entre elles qui devaient revenir à la table des négociations, à ce jour il n'y a rien", assure Michel Biero.

La faute à un cadre fixé par les industriels eux-mêmes et leurs organisations représentatives jugé très contraignant par le distributeur.

"Dans le communiqué de presse de l'Ilec et de l'Ania, il y a deux conditions pour que les 75 reviennent à la table: la première condition c'est que le prix d'achat ait augmenté de plus de 10% au 1er mars. Déjà vous en éliminez chez nous 15-20 des 75", indique le responsable de Lidl. "La deuxième condition c'est qu'un des intrants qui compose le prix d'achat (le blé, le carton ou l'énergie) ait baissé de plus de 20% au 1er mars 2023. Or la hausse des prix d'achat s'était appuyée sur des hausses d'intrant au 1er octobre. […] Autant vous dire qu'il n'y aucune intrant qui a baissé de plus de 20% au 1er mars."

Le blé a baissé... depuis octobre

Si on prend l'exemple du blé, le cours a baissé de 45% depuis octobre mais de seulement 12% depuis mars. Les industriels qui fabriquent des produits à base de blé ne sont donc en théorie pas tenus de renégocier alors que leur matière première a considérablement baissé ces huit derniers mois.

Pour autant, selon les groupements d'industriels, les négociations ont bien repris. Le président de l'Ania, Jean-Philippe André, indiquait vendredi dernier sur BFM Business que 50 des 75 plus grandes marques avaient entamé des discusions. Le directeur de Lidl ne le constate pas chez lui.

"Il y a deux industriels français qui nous ont appelé et qui nous ont dit 'on veut bien discuter', confie Michel Biero. Les autres c'est 'silence radio' et quand on les appelle on nous dit 'on n'est pas concerné, les conditions on ne les respecte pas'."

Lidl assure néanmoins avoir baissé depuis le 15 mars les prix de 850 produits de marque de distributeur, qui représentent l'essentiel des produits vendus dans ses magasins.

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