CHINE : APRèS EVERGRANDE ET COUNTRY GARDEN, LE GéANT VANKE AUSSI EN MAUVAISE POSTURE

Un nouveau promoteur chinois est menacé. Le géant Vanke, l'un des promoteurs les plus connus du grand public en Chine, a fait état d'une chute de 46,4% de son bénéfice net en 2023 par rapport à 2022 à 12,16 milliards de yuans (1,55 milliard d'euros), selon un communiqué. Déjà fragilisé en 2022, Vanke avait toutefois dégagé un bénéfice, mais il avait stagné sur un an.

« Les bénéfices de l'entreprise sont sous pression », a reconnu le groupe dans son communiqué.

Vanke était l'an dernier le deuxième plus gros promoteur du pays en termes de ventes, selon le cabinet spécialisé Cric. Mais il n'a pas été épargné par la crise qui touche ce secteur.

Lire aussiChine : la chute du géant de l'immobilier Evergrande fragilise Pékin

Une récente baisse de sa notation

Peu avant l'annonce de ses bénéfices en forte chute, alors que le groupe a longtemps été perçu comme gage de solidité financière, les agences de notation Moody's, S&P et Fitch avaient tous trois abaissés ce mois-ci la note de solidité de Vanke, arguant que la conjoncture continuera à peser sur les perspectives du groupe.

Vanke est le dernier grand nom de l'immobilier en Chine rattrapé par la crise, après le mastodonte Evergrande et son concurrent Country Garden. Pour rappel, suite à une hausse des règles entourant les constructions, plusieurs chantiers ont été arrêtés, provoquant une chute des prix et une mise en difficulté de plusieurs promoteurs, le tout sur fond de ralentissement économique. Le secteur, qui a longtemps représenté au sens large plus du quart du PIB de la Chine, a connu deux décennies de croissance fulgurante avec la hausse du niveau de vie de la population. Il est désormais moribond.

A noter, fin janvier, un tribunal de Hong Kong a ordonné fin janvier la liquidation d'Evergrande. Ce dernier a accumulé les dettes jusqu'à afficher un passif de plus de 300 milliards de dollars et n'a pas été en mesure de présenter un plan de restructuration acceptable pour ses créanciers. Fin février, Country Garden a aussi fait parler de lui en annonçant qu'un de ses créanciers agréés, Ever Credit Limited a lancé une requête en liquidation du groupe auprès d'un tribunal de Hong Kong dans le but d'obliger le promoteur à rembourser une partie de sa dette de 191 milliards de dollars.

Pékin veut relancer

Pour tenter de relancer l'activité, le pouvoir multiplie mesures incitatives et annonces rassurantes. Mais les résultats n'ont eu pour le moment que peu d'effets.

Fin janvier, Pékin a promis l'octroi de nouveaux prêts, rapidement. Et à l'automne, le Parlement chinois a appelé les banques à faire davantage pour l'immobilier. Elles auraient d'ailleurs accordé près de 10.000 milliards de yuans (1.400 milliards de dollars) de prêts au secteur l'année dernière, selon le gouvernement chinois.

« La tâche de stabiliser le marché est encore très difficile », a admis au début du mois le ministre du Logement, Ni Hong. La Chine a notamment publié une liste de chantiers éligibles à un soutien financier, alors que les logements y sont souvent payés avant même leur construction. Evoquant les promoteurs immobiliers « gravement insolvables », le ministre avait estimé que « ceux qui ont besoin de faire faillite doivent le faire, et ceux qui ont besoin d'être restructurés doivent l'être ».

L'exécutif s'empare finalement du sujet car cette crise de l'immobilier participe à plonger la Chine dans une certaine crise, en paralysant son activité. Le pays a signé en 2023 l'une de ses croissances les plus faibles en trois décennies. Mais son produit intérieur brut (PIB) a tout de même augmenté de 5,2% sur un an - pour comparaison, celui des États-Unis a grimpé d'à peine 2,5% et celui de la zone euro de 0,5% - ce qui laisse dubitatifs certains économistes. La comparaison se fait en effet avec 2022 lorsque les restrictions contre le Covid-19 avaient lourdement pénalisé l'activité.

(Avec AFP)

2024-03-28T15:13:39Z dg43tfdfdgfd