LA MARINIèRE : CETTE TENUE INDéMODABLE QUI S’EXPORTE DANS LE MONDE ENTIER

Tout au long de l’été, Capital met en avant des produits régionaux français qui cartonnent dans le monde. Voici le deuxième volet de notre série, en cinq épisodes, consacré à la marinière. Cet habit marin fait partie du patrimoine culturel (et commercial) de la Bretagne et de la Normandie. Mais saviez-vous que ce vêtement intemporel s'exporte massivement en dehors de nos régions ?

La semaine dernière, Capital vous présentait un ingrédient incontournable de nos cuisines, le sel de Guérande. Cette semaine, Capital met l’accent sur un autre produit phare de la France. Ses rayures sont reconnaissables entre mille. Tenue d’abord destinée aux marins, la marinière est désormais un accessoire iconique de nos dressings. Certaines entreprises en ont fait leur marque de fabrique. Si vous visitez la Bretagne, sans payer le péage, ou la Normandie, impossible de ne pas en croiser une. Ce charme à la française opère aussi à l’international.

Chaque année, Armor-Lux vend entre 400 000 et 500 000 marinières, dont 20 % à l’export. Parmi la trentaine de pays où la marque bretonne expédie ces vêtements rayés, trois nations se partagent le podium des meilleures ventes : Allemagne, Royaume Uni et le Japon. En 2023, ces pays réalisent à eux seuls, 70 % du chiffre d’affaires à l’international de la société. Viennent ensuite la Suède (6 %) et le Canada (5 %). Comme le précise Grégoire Guyon, le directeur communication d’Armor-Lux, «le point commun entre tous ces pays est qu’ils ont une forte tradition maritime et/ou une frontière avec la mer».

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Pour l’entreprise normande Saint James, dont l’un des produits phare est aussi l’indémodable haut rayé, la part de ventes à l'international est encore plus importante. 50 % de ces vêtements de matelots sont exportés, révèle Luc Lesénécal, président de l’entreprise normande. Dans le détail, un tiers des modèles est envoyé en Europe dont l’Allemagne, le Benelux et de plus en plus vers l'Europe du sud (Italie et l’Espagne notamment). Un tiers important est exporté en Asie, principalement sur le Japon, la Corée du Sud et Taïwan. Et enfin, l’autre tiers est commercialisé vers les Etats-Unis et le Canada.

Des collaborations internationales pour faire rayonner la marinière

Dans les rues de New-York, ne soyez pas surpris de croiser une marinière au détour d’une avenue. En 2017, le très new yorkais Museum of Modern Art (MoMA) organisait une exposition «Is Fashion Modern ?» qui présentait les 111 pièces qui avaient marqué l’histoire de la mode, dont la marinière. Popularisée par les icônes de la mode, la marinière continue de faire vendre. Armor-Lux a pu collaborer avec l’établissement pour proposer une collection vendue dans les boutiques du musée. Deux ans plus tard, le MoMA commandait à l’entreprise une marinière exclusive « Breton pride shirt » arc-en-ciel pour célébrer les 50 ans de la marché des fiertés LGBT.

En plus de ces partenariats outre Atlantique, le «tricot rayé» étend aussi son influence lors des expositions universelles sous le Pavillon France. Armor-Lux a également pu collaborer avec l’évènement international pour habiller le personnel français. Lors de la prochaine édition de l’exposition universelle 2025 à Osaka (Japon), Saint James sortira une «marinière spécifique» avec le créateur de mode José Lévy, «tout le pavillon français sera habillé aux couleurs de l'entreprise», révèle Luc Lesénécal à Capital.

Pour les locaux et visiteurs, cette marinière sera commercialisée dans un corner Saint James au sein du pavillon français, et également dans les boutiques de l’entreprise au Japon, bien loin de sa Normandie natale. Prochain objectif ? Le président de Saint James annonce que «les contacts sont très avancés dans les pays du Moyen-Orient, dont Dubaï ou l’Arabie Saoudite. Les négociations avancent aussi avec l’Amérique du Sud», marchés où la marinière n’avait pas encore trouvé son public.