DéSINFORMATION DE MASSE : « UNE PANDéMIE à COMBATTRE » DANS L'èRE NUMéRIQUE
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La table ronde a abordé le sujet brûlant de la désinformation de masse et de son impact sur les démocraties, en particulier pendant les périodes électorales. Avec l'avènement de la nouvelle vague d'intelligence artificielle générative, il est devenu plus facile et moins coûteux de créer des contenus réalistes et trompeurs. Cependant, cette technologie peut aussi aider à détecter ces faux, comme l'a souligné Paola Turbaro, chercheuse au CNRS :
« Avec l'intelligence artificielle générative actuelle, il est possible de générer beaucoup plus facilement des vidéos, des images et du son de plus en plus réalistes, et donc capables de nous induire en erreur. Les solutions basées sur l'intelligence artificielle générative sont plus efficaces pour détecter les faux générés par l'IA que ceux produits par les humains. »
Les outils numériques ont démultiplié les capacités d'action des désinformateurs, permettant de recourir à l'information comme une arme pour fragiliser les régimes adverses. David Colon, historien et professeur à Science Po Paris, a rappelé que « La désinformation de masse existe depuis l'avènement des médias de masse. »
Il a également mis en lumière le fait que « Les régimes autocratiques se sont engagés dans une guerre visant à faire s'effondrer les démocraties, car selon eux, c'est le meilleur moyen de survivre. »
Les systèmes de recommandation algorithmiques des réseaux sociaux amplifient les contenus les plus vus, souvent les plus sensationnels et choquants, au détriment d'une réflexion nuancée et d'une construction collective de la vérité. Anne Alombret, chercheure et maître de conférences en philosophie française contemporaine à l'Université Paris 8, a proposé de changer les systèmes de recommandation des réseaux sociaux pour laisser la possibilité d'avoir des alternatives fondées sur des systèmes de recommandations collaboratives, s'appuyant sur l'évaluation par les pairs et reconstituant des tiers de confiance.
Elle a souligné que « Les systèmes de recommandation algorithmiques amplifient les contenus les plus visionnés, qui sont souvent les plus sensationnels et les plus choquants. »
En réponse à ces défis, des initiatives ont été présentées. Paola Turbaro a présenté une boîte à outils à destination des journalistes et des chercheurs pour les aider à faire face à la désinformation. David Colon a évoqué le Democratic Shield, une initiative visant à préserver l'intégrité de l'élection européenne et à s'armer cognitivement contre la désinformation.
Enfin, la table ronde a mis en lumière les enjeux de la confiance numérique et de l'éthique dans le contexte de l'intelligence artificielle et des médias sociaux. Les intervenants ont souligné la nécessité de repenser nos systèmes de recommandation et de renforcer nos capacités à détecter et à combattre la désinformation, qui, selon David Colon, « tue un nombre considérable de personnes ; il est donc nécessaire de la considérer comme une pandémie et de la combattre en tant que telle. »
Cette table ronde nous invite à réfléchir sur les enjeux plus larges de l'ère numérique, où l'information est devenue une arme et où la confiance est une denrée rare. Il est crucial de repenser nos systèmes et nos pratiques pour préserver nos démocraties et promouvoir une information fiable et de qualité.
La discussion en 5 points clés
La nouvelle vague d'IA générative permet de créer facilement et à moindre coût des contenus réalistes et trompeurs, mais peut aussi aider à détecter ces faux. La désinformation de masse existe depuis l'apparition des médias de masse, mais les outils numériques ont démultiplié les capacités d'action des désinformateurs et permettent de recourir à l'information comme une arme pour fragiliser les régimes adverses. Les régimes autocratiques se sentent menacés par la supériorité informationnelle occidentale et se sont engagés dans une guerre visant à faire s'effondrer les démocraties pour survivre. Les systèmes de recommandation algorithmiques des réseaux sociaux amplifient les contenus les plus vus, souvent les plus sensationnels et choquants, au détriment d'une réflexion nuancée et d'une construction collective de la vérité. Il est proposé de changer les systèmes de recommandation des réseaux sociaux pour laisser la possibilité d'avoir des alternatives fondées sur des systèmes de recommandations collaboratives, s'appuyant sur l'évaluation par les pairs et reconstituant des tiers de confiance. 2024-03-28T18:09:26Z dg43tfdfdgfd