SABOTAGE CONTRE LA SNCF : « TOUT SERA RéTABLI LUNDI MATIN », ASSURE JEAN-PIERRE FARANDOU

[Article publié samedi 27 juillet 2024 à 10h35, mis à jour à 15h09] Les voyageurs vont devoir encore prendre leur mal en patience. Le trafic des trains SNCF reste perturbé en ce début de week-end de chassé-croisé estival au lendemain d'une attaque « massive » et « bien préparée » contre le réseau TGV, qui pour l'heure n'a pas encore été revendiquée.

Si la situation s'est un peu améliorée ce samedi, le trafic ferroviaire reste encore perturbé. Selon le dernier point de la SNCF, sept TGV sur dix en moyenne circuleront aujourd'hui sur les axes Nord, Bretagne et Sud-Ouest, avec des retards moyens de 1 à 2 heures. Par ailleurs, le transporteur prévoit encore des perturbations dimanche sur l'axe Nord et une amélioration sur l'axe Atlantique.

« Sur la LGV Est, les circulations ont repris normalement ce matin à 6h30 », dit encore la SNCF, qui précise que ses agents, dont plus de cent sur les réparations, « ont travaillé toute la nuit dans des conditions difficiles sous la pluie pour permettre une amélioration des circulations TGV », sur les axes touchés par les actes de sabotage dans la nuit de jeudi à vendredi.

Retour à la normal lundi matin, selon le PDG de la SNCF

« Tout sera rétabli lundi matin » sur le réseau, a aussi assuré ce samedi, en fin de matinée, le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou. « On sera prêt et on espère faire un retour de week-end très correct » dimanche, a-t-il dit lors d'un point presse en gare de Montparnasse.

Présent à ses côtés, le ministre délégué aux Transports Patrice Vergriete a indiqué que 8 personnes sur 10 « pourront se déplacer » sur les 800.000 personnes qui avaient un billet pour ce week-end.

Sabotage sur des axes clés du réseau LGV

Pour rappel, dans la nuit de jeudi à vendredi, des câbles de fibre optique, passant à proximité des voies et garantissant la transmission d'informations de sécurité pour les conducteurs (feux rouges, aiguillages...), ont été coupés et incendiés à divers endroit du réseau.

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Les incendies volontaires ont touché des postes d'aiguillage à Courtalain (LGV Atlantique), Croisilles (LGV Nord) et Pagny-Sur-Moselle (LGV Est). Un acte de malveillance a en revanche été déjoué sur la LGV Sud-Est, à Vergigny (Yonne), par des cheminots qui menaient des opérations d'entretien pendant la nuit, selon le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou.

L'enquête toujours en cours

« Nous avons récupéré un certain nombre d'éléments qui nous permettent de penser qu'on saura assez rapidement qui est responsable de ce qui n'a manifestement pas saboté les Jeux olympiques, mais qui a saboté une partie des vacances des Français », a déclaré ce samedi sur France 2, le ministre de l'Intérieur démissionaire Gérald Darmanin.

Cette opération de sabotage a été « bien préparée » et organisée par une « même structure », a par ailleurs indiqué une source proche de l'enquête. Pour l'heure, aucune revendication n'a été reçue, a précisé une source proche du dossier.

L'enquête a été ouverte par le parquet de Paris pour détérioration de bien de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation, atteintes à un système de traitement automatisé de données en bande organisée, et association de malfaiteurs.

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Les investigations mobilisent en ce moment plus de cinquante enquêteurs de la gendarmerie, selon une autre source proche du dossier. Des prélèvements effectués sur les différents lieux ont été envoyés aux experts de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) être analysés en urgence, a-t-on indiqué de même source. Pour mémoire, l'an dernier, des sabotages similaires avaient eu lieu en Allemagne, ou sur la LGV Est, en janvier 2023.

800 000 voyageurs impactés

L'attaque est survenue à quelques heures seulement de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques 2024 à Paris, alors que de nombreux voyageurs avaient prévu de rallier la capitale, suscitant une pagaille monstre dans les gares vendredi au petit matin, entre incompréhension et système D.

« Les gens qui sont les plus touchés aujourd'hui, ce sont les 800.000 voyageurs prévus ce week-end, qui doivent rejoindre leurs lieux de vacances. C'est plutôt le grand chassé-croisé des vacances qui est visé plus que les JO spécifiquement », avait avancé vendredi le ministre délégué aux Transports Patrice Vergriete.

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La circulation routière a d'ailleurs été très dense vendredi pour le chassé-croisé du dernier week-end de juillet, selon Bison Futé. A la gare Montparnasse, plusieurs employés ont confié à l'AFP leur « tristesse ». « On se prépare depuis des mois pour être fin prêts pour les Jeux, et voilà, aujourd'hui, c'est la catastrophe », a déploré l'un d'eux, vendredi après-midi.

« On a failli annuler notre billet, mais les billets pour demain sont soit hors de prix soit indisponibles, donc on préfère attendre », ont raconté Ian et Simon Daniel, deux frères néerlandais de 20 et 23 ans, qui devaient se rendre à Bordeaux vendredi après-midi.

Situation exceptionnelle oblige, en gare, des agents SNCF ont fait preuve de souplesse, laissant entrer davantage de personnes que de places assises dans les trains ou s'abstenant de contrôler des billets.

(Avec AFP)

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